Julie Berthollet
Sylvie Testud a tout d’abord été élue meilleure actrice en Allemagne. Elle parvient ensuite à se faire un nom en France grâce à sa prestation dans Karnaval (Thomas Vincent, 1998) : cette immersion dans la culture populaire et la fête à Dunkerque lui vaut une nomination aux Césars comme meilleur espoir féminin.
A son aise dans les rôles austères et ambigus, elle donne sa pleine mesure en bonne meurtrière glissant vers la folie dans Les Blessures assassines (Jean-Pierre Denis, 1999), inspirée de l’histoire des soeurs Papin. C’est en 2003 que Sylvie Testud conquiert une véritable reconnaissance pour son interprétation de la jeune Amélie découvrant le monde du travail au Japon dans Stupeurs et tremblements d’Alain Corneau (2002), adaptation du roman éponyme d’Amélie Nothomb : elle obtient un César de la meilleure actrice. Ce qui lui permet alors de tourner des films extrêmement différents, comédies populaires (Filles uniques, Pierre Jolivet, 2003 ; La Vie est à nous, Gérard Krawczyk 2004…), drames intimistes (Les Mots bleus, Alain Corneau, 2005) Dans La Môme (Olivier Dahan, 2006), biopic d’Edith Piaf (Marion Cotillard) au succès international, Sylvie Testud incarne l’amie de toujours de la chanteuse, Momône. Elle brille ensuite dans une autre biographie filmée dont elle tient cette fois le rôle-titre : Sagan (Diane Kurys, 2008).
La comédienne s’illustre de façon prodigieuse dans la pièce poignante et terrifiante « Tout le monde savait » d’Élodie Wallace. Elle s’inspire de l’affaire Valérie Bacot qui tua son mari en 2016 après plusieurs années de violence.